Description
Geoffrey James fait des photos, et il investit les matières premières – la lumière, le papier et les produits chimiques – du pouvoir d’évoquer des choses. Depuis plus de trente ans, il étudie la société occidentale sous trois angles : les espaces idéaux (les jardins classiques et les parcs forestiers), les sites qui témoignent de l’impact de la culture sur la nature (les mines abandonnées) et les systèmes économiques d’une frontière internationale problématique.
Selon James, la meilleure photographie donne une idée de ce que c’est que d’être à l’endroit représenté. Elle a « un pouvoir mnémonique qu’aucun autre moyen d’expression artistique ne possède, le pouvoir d’évoquer des choses, que la peinture ne possède pas ».
James fait ses études au Wellington College, dans le Berkshire, et au Wadham College d’Oxford, qui lui décerne un diplôme en histoire moderne en 1964. La même année, il émigre en Amérique du Nord et travaille comme journaliste au Philadelphia Evening Bulletin, aujourd’hui disparu. Il commence aussi à prendre des photos de la Philadelphie. En 1966, James arrive au Canada. Il travaille à Montréal de 1967 à 1975, comme corédacteur du magazine Time; à Ottawa de 1975 à 1982, comme directeur du Service des arts visuels, du film et de la vidéo du Conseil des Arts du Canada; et comme pigiste sur divers projets indépendants. Professeur invité à l’Université d’Ottawa de 1982 à 1984, James continue à prendre des photographies.
Dans les années 1980, James fait le tour de l’Europe muni d’un vieil appareil panoramique, photographiant des jardins des XVIIe et XVIIIe siècles ainsi que la campagne romaine. Ensuite, ce sont les jardins nord-américains qui attirent son attention. Dans les années 1990, il photographie pendant sept ans les parcs urbains conçus par F. L. Olmsted, projet qu’il réalise avec le soutien du Centre Canadien d’Architecture, à Montréal. Au début, James s’intéresse au bucolique et à l’utopique, mais avec le temps l’effet qu’a l’être humain sur les paysages rural et urbain le fascine de plus en plus. Dans la série Asbestos (1993), il explore les terrils d’anciennes mines d’amiante au Québec. Dans Running Fence (1997), il explore la clôture en métal de 14 milles érigée par les Américains le long de la frontière entre la Californie et le Mexique. En 2000, une subvention du Conseil des Arts lui permet de se rendre à Paris et de photographier la transformation de cette ville avec un appareil 8×10. Ses enquêtes récentes, Lethbridge, Toronto, 905, sur l’environnement bâti et la façon dont il témoigne de l’activité humaine, mettent l’accent sur les formes architecturales.
Un sens de l’histoire se dégage des photographies de Geoffrey James. Toutefois, celles-ci sont solidement enracinées dans le présent. La capacité qu’a James de situer les aspirations humaines dans les environnements bâtis et son sens aigu de la structure lui ont permis de découvrir de la poésie et de l’ironie dans les paysages planifiés du passé et dans les complexités visuelles de nos environnements urbains contemporains.
Geoffrey James est associé de la Graham Foundation for Advanced Studies in the Fine Arts, de Chicago, et de la John Simon Guggenheim Foundation, de New York. Il est le lauréat du prix Victor-Lynch-Staunton du Conseil des Arts du Canada, du prix de la Roloff Beny Foundation pour les livres de photographies et du prix de la Gershon Iskowitz Foundation. Il est également membre de l’Académie royale du Canada.
Source du texte : www.beaux-arts.ca